lundi 11 janvier 2016

Les rêveries du dimanche #3

Bonjour !

Tout d'abord, j'espère que vous avez tous passé d'excellentes fêtes de fin d'année !

Tous les dimanches, nouvelle publication d'un récit (en langue française) d'un jeune romancier français, ou plutôt une jeune romancière française puisqu'il s'agit de moi : Zoé Herzine Hoibian-Labonne.
Je vous rappelle que j'ai 16 ans, que je suis instruite en famille pour le moment depuis 10 ans et que j'ai pour passion la lecture et l'écriture. Me voici donc apprentie écrivain de langue française. Vous pourrez me lire chaque dimanche dans mon récit de jeune romancier français en herbe !

Voici donc les rêveries du dimanche #3 !



Petite Meg




Le ronronnement, puis le cliquetis caractéristique de la chaudière me réveille. J'ai du m'endormir dans mon fauteuil, encore une fois. Je regarde ma montre : 21 h 32. La nuit est tombée. Je saisis les accoudoirs de mon fauteuil et me lève. Ma hanche émet un court craquement sec, je sursaute et manque de retomber assis. La situation est assez ridicule. Ce n'est pas toujours drôle d'être vieux, et puis, je voudrais bien vous y voir ! Je me dirige vers la cuisine, juste au moment où Meg rentre des courses, deux gros sacs à la main. Elle les pose sur la table et me regarde attentivement avant de déclarer :
-Papi Art, tu t'es encore endormi dans ton fauteuil ! Tu ne vas pas dormir de la nuit !
Quand elle s'agace, ma petite-fille me fait immanquablement penser à sa mère, Isobel. Elles ont le même physique avec de courts cheveux blonds et une tendance pour les gourmandises, ce qui les rend rapidement rondouillettes. Meg semble lire dans mes pensées et dit encore :
-Et ne dis pas que je ressemble à Maman quand je m'agace !
-Tu as oublié mon café, je grommelle en fouillant dans le sac.
Meg fronce les sourcils et vérifie ses achats.
-En effet, admet-elle.
-J'irais m'en chercher, je déclare.
-Ah non ! Papi Art, on s'était mis d'accord sur le fait que tu ne conduirais plus.
Depuis que j'ai voulu éviter un lapin et ai fini dans le fossé en allant à la ville, Meg ne me laisse même plus approcher le côté conducteur de notre vieille guimbarde. Je regarde encore les achats de ma petite-fille et m'étonne :
-Cinq pots de lemon curd !? Mais qu'est-ce que tu va bien pouvoir en faire ?
-Je vais m'en régaler, qu'est-ce que tu crois ?, me rétorque-t-elle.
Meg est gourmande, j'ai eu le temps de le remarquer : ça fait presque vingt ans qu'elle vit chez moi ! Vingt ans depuis que mon Isobel s'est éteinte dans ce stupide accident d'avion. Vingt ans depuis que sa boule d'énergie de fille est venue vivre chez son "Papi Art". Mais même en vingt ans, cinq pots de lemon curd d'un coup, c'est une première ! Pendant que je l'observe, Meg fait réchauffer le risotto d'hier. Je mets la table, puis j'allume le feu dans la cheminée tout en bougonnant dans ma barbe contre les allumettes trop humides ou le bois trop sec qui brûle trop vite. 
Une fois le repas terminée, Meg va se chercher une tartine de lemon curd et me dit solennellement : ---Papi Art, il y a quelque chose d'important dont je voudrais te parler.
Je sens à son ton qu'une plaisanterie ne serait pas de mise.
-Vas-y. Tu n'as pas besoin de faire de secrets avec moi.
Meg s'installe un peu mieux dans son fauteuil et commence :
-Tu te souviens de mon amoureux, Sam ?
-Bien sûr. Tu l'avais invité à dîner. Et puis, tu dors souvent chez lui, tu crois que je pourrais l'oublier ? Pourquoi - une pensée me vient d'un coup - il veut te quitter ?
-Quoi ? Non, non..., Meg rit. Au contraire...
-Tant mieux, la coupe-je. C'est un bon gars.
-Bon, je peux te dire ce que j'ai à te dire, oui ?, s'impatiente Meg.
-Oui, oui. Bien sûr, vas-y.
-Papi Art, je... Enfin, Sam... Nous... Je suis enceinte.
Je ne l'avais pas vu venir celle-là ! Ma petite-fille, enceinte ! En même temps, et en réfléchissant mieux, ça explique les cinq pots de lemon curd... Et puis, Meg s'est récemment acheté une nouvelle garde-robe, ce qui ne lui arrive pas souvent. Maintenant que je sais ce qui se passe, une foule de petits détails me reviennent : ses petits casse-croûtes au beau milieu de la journée (ou de la nuit) ; ses longues conversations au téléphone le soir avec Sam, quand elle est là ; ses interrogations sur les prénoms et leurs sonorités...
-Eh bien, dis-je finalement, voilà ce qu'on appelle une surprise !
-Tu n'es pas..., hésite Meg.
-Pas quoi ? Pas content ?
Ma petite-fille fait oui de la tête.
-Tu plaisantes, continue-je, je suis au septième ciel ! Je crois déjà entendre les anges ! (L'humour a fonctionné : Meg rit.) Allez, viens-là, petite Meg !
J'ouvre mes bras.
-Petite Meg et le bébé, ajoute-t-elle en boudant.
-D'accord, je souris. Petite Meg et le bébé.


En Cloque (Renaud)




A bientôt !

2 commentaires:

  1. Ah , c'est chouette !! Petite Meg a l'air bien sympa sans parler de son pai-Art , bon récit ,ça me plait !! ;-)

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