dimanche 13 mars 2016

Les rêveries du dimanche #10

Bonjour !

Tous les dimanches, nouvelle publication d'un récit (en langue française) d'un jeune romancier français, ou plutôt une jeune romancière française puisqu'il s'agit de moi : Zoé Herzine Hoibian-Labonne.
Je vous rappelle que j'ai 16 ans, que je suis instruite en famille pour le moment depuis 10 ans et que j'ai pour passion la lecture et l'écriture. Me voici donc apprentie écrivain de langue française. Vous pourrez me lire chaque dimanche dans mon récit de jeune romancier français en herbe !

Voici donc les rêveries du dimanche #10 !

Pour cette rêverie, je me suis inspirée de deux portraits que j'ai pris durant la manifestation du 9 mars contre la loi Travail.



Elle regarde



Elle a levé la tête pour se vider le regard de la foule qui tourne autour de la Grand Place. Elle, elle s'est assise sur un de ces gros cubes hideux qui décorent la place et qui représentent ce que certains appellent l'"art". Le granit froid et gris lui gèle lentement les fesses, mais elle ne bouge pas. Elle se contente de rajuster le foulard qui lui protège le cou du vent. Si elle descendait de son perchoir, la foule la paralyserait et engloutirait son énergie, lui laissant des cernes sombres sous les yeux.
Alors elle prend de la hauteur et analyse les visages fermés qui passent en-dessous d'elle. Elle observe leurs démarches, leurs vêtements, leurs regards. Souvent, aux heures de pointe, elle voit passer les mêmes personnes. Cadres en tailleurs tenant fermement leurs attaché-cases, ouvriers en bleu de travail, lycéens séchant les cours, cigarettes aux lèvres...
Mais un jour, un jeudi il lui semble, elle remarque un nouveau visage dans la foule. Un jeune homme avec un sweat-shirt gris clair à capuche.


Son visage est à la fois calme et inquiet. Tandis qu'elle l'observe, il fait ce que personne n'a jamais pensé à faire : il la regarde dans les yeux. Elle sursaute et détourne rapidement le regard. Elle fait bien attention à ne pas être trop repérable quand elle regarde de nouveau dans la direction du garçon. Mais il n'est plus là. Elle émet un léger soupir de déception, quand elle sent soudain une pression sur son épaule gauche. Elle se retourne pour se retrouver nez-à-nez avec le jeune homme au sweat-shirt gris.
-Salut, moi c'est Dan. (Ses yeux verts papillonnent un peu.) Et toi ?
Contrairement à ce qu'elle pensait, elle répond sans hésiter, se surprenant elle-même.
-Cassandre.
-Tu viens souvent ici, Cassandre ?
-Quand je peux, ça me permet de penser à autre chose qu'au quotidien.
Elle ne sait pas vraiment pourquoi elle a dit ça. Ce n'est même pas complètement vrai. Elle vient aussi pour regarder. Mais elle ne sait pas s'il peut comprendre.
-Moi, je viens ici pour regarder les gens, des fois, dit-il.
Cassandre sourit et examine le visage de Dan. Les sourcils lisses, la barbe naissante, ce grain de beauté en haut de la lèvre supérieure droite, les cernes qui se dessinent doucement sous ses yeux verts...
-Tu comptes rester là pendant longtemps ?, demande soudain Dan.
-Je ne sais pas. Où irions-nous ?
Cassandre ne se rend compte qu'après l'avoir dit qu'elle a automatiquement inclus Dan dans sa phrase.
-Je ne sais pas, dit-il en haussant les épaules. On verra bien.
Cassandre lève un sourcil.
-Allons-y.


As it Seems (Lily Kershaw)




A bientôt !

2 commentaires:

  1. Woh beautiful !! Tu es aussi très douée en photo , je trouve ! J'aime beaucoup . Next week , tu chantes toi ,ok ? ;-)

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