mardi 23 février 2016

Les rêveries du dimanche #7

Bonjour !

Tous les dimanches, nouvelle publication d'un récit (en langue française) d'un jeune romancier français, ou plutôt une jeune romancière française puisqu'il s'agit de moi : Zoé Herzine Hoibian-Labonne.
Je vous rappelle que j'ai 16 ans, que je suis instruite en famille pour le moment depuis 10 ans et que j'ai pour passion la lecture et l'écriture. Me voici donc apprentie écrivain de langue française. Vous pourrez me lire chaque dimanche dans mon récit de jeune romancier français en herbe !

Voici donc les rêveries du dimanche #7 !



La vie de Jodie



Les feuilles mortes craquent sous les semelles de la femme qui avance, lentement, mais d'une façon décidée. Pas de doute : elle sait où elle va. Ses cheveux noirs et crépus attachés en queue-de-cheval se meuvent au rythme de sa marche. Elle connaît la forêt par cœur. Elle s'appelle Jodie et elle aime passer ses fins de semaine dans la nature, histoire de s'aérer le corps et l'esprit.
Elle aime les odeurs de la forêt. Elle aime ses couleurs. Elle aime, à la fin de l'hiver, voir les fragiles bourgeons. Elle aime sentir la fragrance des fleurs, puis des fruits. Elle aime admirer le cycle extraordinaire et répétitif des saisons. Elle aime s'émerveiller comme une enfant devant la beauté des choses, même si une partie d'elle-même sourit de se voir si naïve. Pour elle, ces marches hebdomadaires, seule dans la forêt, sont une manière de se vider la tête et de ne plus penser à autre chose qu'à ce qui l'entoure.
Jodie a toujours aimé les sensations qu'apportent la proximité de la nature. Petite, elle pouvait passer des heures près d'une pierre ou d'un carré de mousse. Et elle pouvait parcourir la forêt de long en large, jusqu'à la tombée de la nuit. Quand sa maison devenait trop bruyante et ses quatre frères et sœurs trop présents, elle y trouvait la paix dont elle avait besoin.
Jodie aime aussi imaginer à quoi la forêt pourra bien ressembler dans dix, cinquante, cent ans. Elle se dit souvent que, bien qu'elle semble éternelle, cette forêt ne sera un jour que poussière dans le vent. Cette pensée la fait sourire. Tous ces arbres immuables, n'est-il pas incroyable d'imaginer qu'un jour, ils seront poussière ?
Le mari de Jodie rit toujours quand elle en parle. Il dit qu'elle exagère et qu'elle devrait mieux profiter de la forêt qui est là, au lieu d'imaginer une forêt qui n'existe même pas encore. Mais Jodie lui répond qu'elle aime imaginer ce que verront ses enfants et petits enfants.
Jodie sort de ses pensées. Elle est arrivée à son endroit préféré : un espace un peu plus dégagé où poussent toutes sortes de fleurs et de champignons.
Jodie se penche, ayant remarqué une nouvelles petite fleur à ses pieds. Tandis qu'elle se relève, une feuille tombe dans ses cheveux.
Jodie la prend et sourit :
-Merci.


Dust in The Wind (Kansas)





A bientôt !

4 commentaires:

  1. Merci aussi , auteure de l'histoire de Jodie . Une histoire qui donne le sourire . :-)

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  2. Une (trop) courte ballade, une flânerie pleine de reflets bien agréable à partager.

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