dimanche 24 avril 2016

Les rêveries du dimanche #16

Bonjour !

Tous les dimanches, nouvelle publication d'un récit (en langue française) d'un jeune romancier français, ou plutôt une jeune romancière française puisqu'il s'agit de moi : Zoé Herzine Hoibian-Labonne.
Je vous rappelle que j'ai 16 ans, que je suis instruite en famille pour le moment depuis 10 ans et que j'ai pour passion la lecture et l'écriture. Me voici donc apprentie écrivain de langue française. Vous pourrez me lire chaque dimanche dans mon récit de jeune romancier français en herbe !

Voici donc les rêveries du dimanche #16 !

Le premier épisode du feuilleton ici !
Et le deuxième ici !
Le troisième ici !




Place du Beffroi
Lucie




Il est plus d'une heure de l'après-midi quand je quitte le café. Je n'ai rien mangé, et la faim commence à se faire sentir. Mon sac sous le bras, je me dirige vers mon appartement. En passant devant la boulangerie, je remarque mon amie Catherine qui en sort.
-« Lucie ! », s'écrie-t-elle en me voyant. « Justement, je voulais passer te voir. Je n'ai pas encore mangé, alors j'ai acheté quelques petites gourmandises, mais je crois que j'en ai pris assez pour deux. As-tu mangé ? »
Je souris devant le flot de paroles de Catherine.
-« Non, pas encore. Dis-moi juste, quelles "petites gourmandises" nous as-tu réservé ? »
Mon amie hausse les sourcils à plusieurs reprises de manière comique, avant de répondre :
-« Surprise ! Je plaisante », ajoute-t-elle. « Des tartes aux sucres, des fricadelles que j'ai prise chez Bruno, du pain et un peu de fromage. Alors, comment s'est passé ta matinée ? »
Mon cerveau augmente un peu sa cadence, histoire de savoir par où commencer.
-« Eh bien, j'ai principalement dessiné », dis-je simplement.
Mais Catherine n'est pas dupe.
-« Principalement ? », appuie-t-elle.
-« J'ai un peu parlé avec un homme, mais ne t'emballes pas ! », j'ajoute afin de couper court au exclamations de mon amie.
-« Alors, de quoi s'agit-il ? », s'exclame-t-elle.
Finalement, je décide de lui faire part des événements .
-« J'étais à ma table et cet homme s'est levé vers moi pour savoir ce que je dessinais. Au début, je n'ai pas voulu, puis je l'ai laissé voir. »
-« Et ? », demande Catherine, impatiente.
-« Et c'est tout. Il m'a dit que c'était beau, puis il est parti. Je ne connais même pas son nom. »
Catherine soupire.
-« Décris-le moi. Avec un peu de chance, je le connais. »
-« Il a les cheveux châtains clairs, les yeux verts, pas mal de taches de rousseur. »
Je tente de me remémorer plus de détails.
-« Il était plutôt musclé, il m'a un peu fait penser à un paysan et quand il est parti, c'était sur un vélo vert. C'est tout ce dont je me souviens », j'admets avec une grimace.
Je ne pense pas que Catherine pourra tirer grand chose de ces informations. Mais le visage de mon amie s'éclaire tandis qu'elle s'exclame :
-« Mais je le connais ! Espèce de petite veinarde ! », sourit-elle. « Il s'appelle Arthur, il vit un peu en dehors du village, il élève des vaches, il a une petite cicatrice à l'avant-bras droit et il est célibataire. »
Je m’apprête à demander à Catherine si elle est certaine de ce qu'elle avance, mais elle continue :
-« En fait, il est célibataire parce que toutes les femmes qu'il a connu sont parties ; je ne sais pas pourquoi. C'est vrai qu'au premier abord, il est d'une timidité maladive, mais une fois qu'on le connaît mieux, ça se calme. Et puis, il est quand même craquant ! »
Je ne peux m'empêcher de rire devant la verve de mon amie. Catherine est (presque) toujours enthousiaste quand il s'agit d'évoquer la vie des gens qu'elle apprécie.

Pendant que Catherine me raconte les derniers détails de la vie de cet Arthur, je me remémore notre rencontre. Ce n'est que lorsque je manque de prendre la porte de mon appartement dans la figure que je me rends compte que nous sommes arrivées. Tandis que j'ouvre la porte, Catherine brandit ses sacs et lance :
-« Assez parlé de garçons ! À table! »

La suite : Dimanche prochain...

New Soul (Yael Naïm)
(Cover sur ma chaîne YouTube !)


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A bientôt !

dimanche 17 avril 2016

Les rêveries du dimanche #15

Bonjour !

Tous les dimanches, nouvelle publication d'un récit (en langue française) d'un jeune romancier français, ou plutôt une jeune romancière française puisqu'il s'agit de moi : Zoé Herzine Hoibian-Labonne.
Je vous rappelle que j'ai 16 ans, que je suis instruite en famille pour le moment depuis 10 ans et que j'ai pour passion la lecture et l'écriture. Me voici donc apprentie écrivain de langue française. Vous pourrez me lire chaque dimanche dans mon récit de jeune romancier français en herbe !

Voici donc les rêveries du dimanche #15 !

Le premier épisode du feuilleton ici !
Et le deuxième ici !




Place du Beffroi
Lucie



Je lève la tête de mon dessin quelques secondes afin de remercier d'un sourire la patronne du bar qui m'apporte mon café. Après en avoir pris une gorgée brûlante, je me mets de nouveau au travail. En une heure, j'ai beaucoup plus avancé que ce que j'avais prévu et j'en suis ravie. Sur les feuilles de mon cahier, le décor est en place et mes personnages presque tous achevés.

Je me sens bien ici. J'ai emménagé il y a quatorze jours, dans un bel appartement du centre-bourg situé juste au-dessus de la galerie d'art de mon amie Catherine. Moi qui ai toujours vécu dans la même grande ville, la campagne me repose et m'inspire. J'ai juste eu un peu de mal à m'habituer au manque de transports en commun !

Soudain, je remarque un homme, quelques tables plus loin, qui me regarde avec insistance. Yeux verts et cheveux châtain clairs, il n'est pas mal. Il me fait un peu penser à un paysan, avec sa carrure. Un paysan comme dans certaines des chansons de Malicorne que j'écoute à nouveau avec plaisir depuis que je vis ici. Je me reprends et continue mon travail tout en l'ignorant. Ce n'est pas le premier à me fixer comme ça et j'imagine que ce ne sera certainement pas le dernier. Mais au bout d'un certain temps, il se lève et vient me voir.
-« Bonjour mademoiselle, excusez-moi... »
Je lève la tête pour le regarder dans les yeux. Malgré ses muscles et sa haute stature, il a l'air timide et assez doux.
-« Oui ? », je dis d'un ton que je veux neutre.
-« Je vous ai remarqué, tout à l'heure et je voulais savoir ce que vous dessiniez. »
Comme entrée en matière, ce n'est pas génial. Je fronce les sourcils et ferme mon cahier. Il tend la main vers moi, avant de stopper son geste, se rendant peut-être compte que c'est inapproprié.
-« Non, non, attendez ! », s'écrie-t-il. « Ne le prenez pas mal, c'est juste... euh... De la curiosité mal placée. »
J'écarquille les yeux. S'il voulait se rattraper, c'est raté. Je lui tourne le dos et commence à ranger mes affaires. J'espère au moins qu'il aura la présence d'esprit de comprendre son erreur et de s'en aller. Mais dans mon dos, je l'entends marmonner :
-« Mais pourquoi est-ce que je suis aussi maladroit ? »
Je laisse échapper un petit rire. La maladresse, je connais bien ça et, étrangement, sa réaction me touche. Je me retourne et dis en essayant de ne pas être trop gentille.
-« Si vous y tenez... C'est pour un projet sur le thème "vie quotidienne". C'est mon idée », j'ajoute.
Je suis sur la défensive. Il faut que je me calme, mais c'est toujours stressant de montrer une de ses créations à quelqu'un pour la première fois. Il me sourit et regarde mon dessin. Je le vois écarquiller les yeux et se pencher pour – je suppose – mieux distinguer les détails. Quand il relève la tête, je vois bien qu'il cherche ses mots.
-« C'est... », hésite-t-il.
-« Ce n'est pas encore terminé », dis-je, un peu agacée par sa timidité, tout en faisant de mon mieux pour ne pas rougir.
-« Mais c'est beau », souffle-t-il.  

La suite : Dimanche prochain...

Le Luneux (Malicorne)
(Cover sur ma chaîne YouTube !)


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A bientôt !

dimanche 10 avril 2016

Les rêveries du dimanche #14

Bonjour !

Tous les dimanches, nouvelle publication d'un récit (en langue française) d'un jeune romancier français, ou plutôt une jeune romancière française puisqu'il s'agit de moi : Zoé Herzine Hoibian-Labonne.
Je vous rappelle que j'ai 16 ans, que je suis instruite en famille pour le moment depuis 10 ans et que j'ai pour passion la lecture et l'écriture. Me voici donc apprentie écrivain de langue française. Vous pourrez me lire chaque dimanche dans mon récit de jeune romancier français en herbe !

Voici donc les rêveries du dimanche #14 !

Le premier épisode du feuilleton ici !




Place du Beffroi
Arthur



Ce n'est qu'une fois que je suis sorti du village, à cheval sur mon vieux vélo vert, que je me rends compte que je ne sais rien de cette femme. Ni son prénom, ni pourquoi elle était au bar du Clocher. Rien. Cette pensée me suit jusqu'à ce que je m'engage sur le chemin de terre qui mène chez moi.

Je pose mon vélo devant la porte de ma grange et interpelle mon garçon de ferme, Nicolas, pour qu'il me rejoigne. Quelques mètres plus loin, devant la porte de ma maison, Nicolas commente :
- « Heureusement que je t'ai aidé à repeindre tes volets ! Ça met de la couleur dans les environs. »
Je jette un rapide coup d’œil à mes volets rouges avant de rentrer, aussitôt suivi de Nicolas. Mon ami – qui est d'ailleurs le seul gars du coin avec lequel je m'entends vraiment bien – se pose immédiatement dans mon canapé.
- « J'ai fini le boulot », me dit-il. « Il faudra juste traire les beautés vers 17h. »
Nicolas met un point d'honneur à appeler mes vaches "les beautés".
- « Merci Nico », je réponds.
- « Dis donc, Arthur, ça s'est bien passé au bar cette semaine ? », me demande-t-il tandis que je m'installe en face de lui sur une chaise. « Tu as une petite mine. »
- « Ah bon ? », je m'étonne. « C'était bien pourtant. J'ai rencontré une femme. »
Nicolas, qui s'apprêtait à se lever, arrête son geste et me regarde avec attention.
- « Jolie ? », dit-il enfin.
- « Oui. Cheveux noirs, yeux bleus, lunettes », énumère-je.
- « Vous avez parlé ? », continue Nicolas.
- « Un peu, mais pourquoi..? », je commence.
- « Comment elle s'appelle ? », me coupe mon ami.
Je soupire.
- « Je ne sais pas. »
- « Tu ne sais pas ? Tu rencontres et parles avec une femme, alors que, désolé, mais c'est vrai, ça ne t'arrive pas souvent, et tu ne prends même pas deux secondes pour lui demander son prénom ? »
- « Je sais. Mais ça n'a pas très bien commencé entre nous, alors je n'ai pas voulu l'embêter avec des détails », j'essaye de me justifier.
Cette fois, Nicolas me regarde comme s'il était très inquiet quant à mes capacités intellectuelles.
- « Des détails », marmonne-t-il. « Tu rencontres une femme belle et sympa, mais tu ne vas pas lui demander son prénom, non, c'est un détail ! »
Nicolas pousse un bref soupir.
- « Tu sais ce que tu vas faire ? », me demande-t-il.
- « Non, mais je sens que tu vas me le dire dans quelques secondes », j'ironise.
- « Très drôle », commente mon ami. « Téléphone à Marie-Louise. Je suis sûre qu'elle sait qui est ton inconnue. »


La suite : Dimanche prochain...

Jimmy (Moriarty)
(Cover sur ma chaîne YouTube !)


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A bientôt !

dimanche 3 avril 2016

Les rêveries du dimanche #13

Bonjour !

Tous les dimanches, nouvelle publication d'un récit (en langue française) d'un jeune romancier français, ou plutôt une jeune romancière française puisqu'il s'agit de moi : Zoé Herzine Hoibian-Labonne.
Je vous rappelle que j'ai 16 ans, que je suis instruite en famille pour le moment depuis 10 ans et que j'ai pour passion la lecture et l'écriture. Me voici donc apprentie écrivain de langue française. Vous pourrez me lire chaque dimanche dans mon récit de jeune romancier français en herbe !

Voici donc les rêveries du dimanche #13 !

A partir d'aujourd'hui, un feuilleton démarre !




Place du Beffroi
Arthur




Mon café noir est en train de refroidir. Mais ça, ce n'est pas ce qui me tracasse. Quoique ce ne soit pas le mot juste. Ça ne me tracasse pas, non... C'est autre chose.

Je viens au Bar du Clocher tous les samedis.
J'arrive vers 9h-9h30 et je commande invariablement un café noir - sans sucre, sans lait, merci - et un pain aux raisins. Je mange et bois lentement, en regardant les passants et les visages familiers de la place du Beffroi.
Je suis tranquille, c'est ma pause. Je vois les mêmes visages, ça me détend. A midi et demi, la patronne, Marie-Louise, m'apporte une de ses gigantesques omelettes avec un autre café. Tous les samedis, la même routine, mais je ne m'en lasse pas. Il y a toujours de nouvelles conversations à surprendre, de nouveaux regards à croiser et de nouveaux gestes à décoder.

Ça y est, je viens de trouver ce qui cloche : deux tables plus loin, à ma gauche, se tient une inconnue. Elle écrit ou dessine quelque chose dans un carnet, bien qu'elle relève souvent la tête. Ses cheveux noirs lui cachent un peu le visage et ses yeux brillent derrière de larges lunettes. A vue de nez, je lui donne trente ans. Pendant dix à quinze minutes, je la regarde à la dérobée. Puis je ne sais pas ce qui m'arrive, ça me prend soudain : je me lève et vais la voir.

-"Bonjour mademoiselle, excusez-moi..."
Elle lève vers moi de grands yeux bleus, un peu rêveurs, mais décidés.
-"Oui ?"
A présent, je vois qu'elle dessine au crayon à papier. Je me sens gauche et un peu fébrile.
-"Je vous ai remarqué, tout à l'heure et je voulais savoir ce que vous dessiniez."
Elle fronce les sourcils et commence à ranger ses affaires. Je me rends compte que ma phrase n'était pas très habile. Je tente de rattraper ma cause.
-"Non, non, attendez ! Ne le prenez pas mal, c'est juste...euh... De la curiosité mal placé."
Elle arrête son geste et me regarde, les yeux écarquillés, avant de me tourner le dos.

Mais qu'est-ce que j'ai dit ? Qu'est-ce que j'ai bien pu dire ?
Je me passe la scène dans ma tête pour essayer de trouver ce que j'ai dit de travers. La curiosité mal placé ! Bien sûr, quel idiot !
-"Je... Je suis désolé", dis-je. "Pardonnez-moi..."
Elle ne réagit pas. Je marmonne dans ma barbe d'un ton rageur :
-"Mais pourquoi est-ce que je suis aussi maladroit ?"

Et soudain, l'inconnue se retourne, comme si ma phrase l'avait décidée.
-"Si vous y tenez... C'est pour un projet sur le thème "vie quotidienne". C'est mon idée", dit-elle sur la défensive.
Je lui souris et tourne le carnet vers moi.
On reconnaît facilement la place du Beffroi, les immeubles et petites boutiques qui la composent, ainsi que le café. Mais ce qui fait la particularité de ce qui pourrait n'être que des croquis classiques est que son auteure n'a pas figé les personnages. Ils sont tous légèrement flous et leurs visages ne sont presque pas travaillés. Ce sont juste quelques ombres à moitié effacées au mouchoir en papier.
-"C'est...", je commence.
-"Ce n'est pas encore terminé", ajoute-t-elle, légèrement agacée.
-"Mais c'est beau", je murmure.


La suite : Dimanche prochain...

Rue de Ménilmontant (Camille)
(Cover par... moi (!), sur ma chaîne YouTube !)


Et si vous voulez écouter le texte....



A bientôt !