Tout d'abord, j'espère que vous avez tous passé d'excellentes fêtes de fin d'année !
Tous les dimanches, nouvelle publication d'un récit (en langue française) d'un jeune romancier français, ou plutôt une jeune romancière française puisqu'il s'agit de moi : Zoé Herzine Hoibian-Labonne.
Je vous rappelle que j'ai 16 ans, que je suis instruite en famille pour le moment depuis 10 ans et que j'ai pour passion la lecture et l'écriture. Me voici donc apprentie écrivain de langue française. Vous pourrez me lire chaque dimanche dans mon récit de jeune romancier français en herbe !
Voici donc les rêveries du dimanche #2 !
Les sens du renard
Il s'arrête. Il sent les effluves d'odeur qui lui arrivent par à coup. Le renard sait bien que c'est une forêt. Il y a l'odeur, lointaine, mais bien vivace, des feuilles mortes, de l'humus frais et ce mélange inimitable de pourriture et de sécheresse. Il y a le froid brut des troncs que le soleil de midi n'a pas pu réchauffer. Il y a l'odeur lointaine, furtive, d'un écureuil. Le parfum âcre des poils et la senteur attirante du sang chaud. Il y a les bruissements, les piaillements, les hurlements, les gémissements, les craquements, les grincements, tous ces bruits qui assaillent ses oreilles. Il y a le minuscule vrombissement qu'il sent sous ses coussinets.
Peut-être sont-ce les insectes qui s'agitent. Peut-être sont-ce les racines des arbres qui poursuivent leur lente exploration du sol. Peut-être est-ce la multitude d'êtres vivants qui s'accaparent dans l'immensité ombragé des arbres.
Il n'y a pas besoin d'être près. Près, ce ne serait pas pareil. Trop d'informations parviendrait au renard. Alors, il ignorerait. Il ignorerait ce qu'il peut sentir, voir, goûter, même. Il ignorerait cette saveur douceâtre qui lui arrive en plein museau, poussé par le vent. Il ignorerait qu'il y a des champignons encore un peu frais, des baies écrasées par les sangliers, des ronciers impénétrables où se régalent les oiseaux et les rongeurs. Mais le renard n'ignore pas. Alors il sait. Il sait que malgré le manque d'hospitalité des hautes ramures, il y a là de quoi se nourrir. Il sait que malgré les feuilles sèches qui le trahiront, il pourra chasser.
Mais il le sait aussi parce qu'il le voit, ça, le renard. Il voit l'ensemble des arbres, agglomérés au point qu'ils semblent ne former qu'un gros buisson. Il voit les feuilles mortes qui s'élèvent au gré du vent. Il voit les branches presque nues, secouées et bringuebalées.
Le renard est loin. Mais il voit. Il sent. Il flaire. Il goûte. Il sait. Alors, il s'approche.
Riverside (Agnes Obel)
A bientôt !
Bravo , beau texte pour ce Rends-vous hebdomadaire littéraire du dimanche , jeune apprentie romancière !! J'aime beaucoup ce texte et ce renard flairant est très vivant, à dimanche prochain pour te lire !! :-)
RépondreSupprimerMerci de votre enthousiasme ! ;)
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