Tous les dimanches, nouvelle publication d'un récit (en langue française) d'un jeune romancier français, ou plutôt une jeune romancière française puisqu'il s'agit de moi : Zoé Herzine Hoibian-Labonne.
Je vous rappelle que j'ai 16 ans, que je suis instruite en famille pour le moment depuis 10 ans et que j'ai pour passion la lecture et l'écriture. Me voici donc apprentie écrivain de langue française. Vous pourrez me lire chaque dimanche dans mon récit de jeune romancier français en herbe !
Voici donc les rêveries du dimanche #5 !
Deux filles
Claire arrive dans vingt minutes et je n'ai même pas encore terminé de préparer notre buffet. Il faut encore que je cuisine le guacamole et que j'épluche les deux grenades qui m'attendent sagement sur le comptoir. Avec mon amie Claire, nous nous retrouvons, chez moi ou chez elle, tous les vendredis soirs pour parler et échanger sur notre semaine autour d'un buffet maison. Je m'appelle Ambre et je suis étudiante en médecine médico-légale. Mon amie Claire s'est mise en tête, après un master d'anglais, d'écrire un roman. En attendant, elle est serveuse au restaurant du coin tandis que moi, en parallèle de mes études, je suis caissière à mi-temps au cinéma du quartier.
Je viens juste de jeter les derniers restes d'épluchures de grenade quand on sonne. J'ouvre et Claire entre, de grosses cernes sous les yeux.
-Tu ne devineras jamais ce que Geneviève vient de faire !
Je tiens à préciser ici que Geneviève est l'héroïne principale du roman de Claire afin d'éviter un futur quiproquo.
-Qu'est-ce que Geneviève a donc fait ?, demande-je en finissant de mettre le couvert.
-Elle a sauté dans sa voiture et est allée rejoindre Danny ! Je n'avais pas du tout prévu ça ! J'ai du réécrire tout mon...
-Attends, la coupe-je. Comment ça tu n'avais pas prévu ça ? C'est toi l'écrivain, non ?
-Oui, mais des fois... Mon dieu, c'est toi qui a fait ce guacamole ?, s'interrompt-elle en enfournant un autre toast.
Je lève les yeux au ciel.
-Oui. Et ce guacamole est mon chef d'oeuvre, alors vas-y doucement. Allez, tu disais...
-Je disais que des fois, c'est comme s'ils étaient vivants.
-Et des fois, c'est comme si tu étais un peu folle, dis-je en me moquant.
-Oh, tu peux parler ! - Claire s'est maintenant attaquée aux olives - Au moins, moi, je ne considère pas le fait de passe sa vie dans une morgue comme un métier d'avenir.
L'une des nos occupations préférées, à Claire et moi, est de nous titiller joyeusement sur nos métiers respectifs. Claire est particulièrement habile à cet exercice, qui finit souvent en crises de rire. Mais je ne suis pas en reste et les déboires de Claire avec ses personnages ou son intrigue restent une source de discussions intarissables. De plus, Claire écrivant sur les aventures de la détective Geneviève Coleman, mes connaissances médico-légales lui sont parfois bien utiles.
-Tu sais que j'ai croisé Nathan dans la rue, hier ?, dis-je à Claire.
-Vraiment ?, demanda-t-elle en se penchant, l'air très intéressé.
Nathan est l'amie du frère de Claire, dont elle est secrètement amoureuse depuis un bon bout de temps !
-Oui, je sortais pour ma pause déjeuner quand je suis tombée sur lui.
-Et, il (je sais très bien ce que Claire a derrière la tête, même si elle fait semblant d'hésiter) t'a parlé de moi ? Je veux dire, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus, depuis Noël chez Bob.
-Eh bien...
Claire est à présent pendue à mes lèvres.
-Il m'a dit de te passer le bonjour et...
Les joues de Claire sont en train de se colorer d'un joli rose soutenu.
-Et il se demandait s'il pouvait passer vendredi prochain. Je lui ai dit qu'il n'y avait aucun problème.
Claire me regarde fixement, comme si elle s'inquiétait de ma santé mentale.
-Tu es au courant, dit-elle enfin, qu'on s'était dit "pas de garçons" pour les soirées du vendredi ?
-Oui, mais on peut bien faire une exception.
Je hausse les épaules. Claire soupire et imite mon haussement d'épaules.
-Puisque c'est comme ça, dit-elle en sortant son téléphone, je suppose que tu ne vois pas d'inconvénient à ce que j'invite ce charmant Charlie ?
-Non, arrête !
J'essaie de lui prendre le portable des mains, mais impossible.
-Trop tard !, sourit Claire. Allô, Charlie ?
Charlie est dans le même cours que moi, je le trouve sympathique... Bon d'accord, il est mignon et je n'ai jamais osé lui parler. Mais ça ne devrait pas tarder à s'arranger, vu comment Claire a pris les choses en main.
-Bon, dis-je une fois que Claire a raccroché. Finalement...
-Finalement, Charlie vient, Nathan vient et vendredi prochain s'annonce...
-Enthousiasmant !
-Épatant !
-Charmant !
-Formidable !
-Sexy !
-Fantastique!
-Remarquable !
Claire approuve et lève son verre.
-Santé !
-Santé !
Et nous éclatons de rire.
Je viens juste de jeter les derniers restes d'épluchures de grenade quand on sonne. J'ouvre et Claire entre, de grosses cernes sous les yeux.
-Tu ne devineras jamais ce que Geneviève vient de faire !
Je tiens à préciser ici que Geneviève est l'héroïne principale du roman de Claire afin d'éviter un futur quiproquo.
-Qu'est-ce que Geneviève a donc fait ?, demande-je en finissant de mettre le couvert.
-Elle a sauté dans sa voiture et est allée rejoindre Danny ! Je n'avais pas du tout prévu ça ! J'ai du réécrire tout mon...
-Attends, la coupe-je. Comment ça tu n'avais pas prévu ça ? C'est toi l'écrivain, non ?
-Oui, mais des fois... Mon dieu, c'est toi qui a fait ce guacamole ?, s'interrompt-elle en enfournant un autre toast.
Je lève les yeux au ciel.
-Oui. Et ce guacamole est mon chef d'oeuvre, alors vas-y doucement. Allez, tu disais...
-Je disais que des fois, c'est comme s'ils étaient vivants.
-Et des fois, c'est comme si tu étais un peu folle, dis-je en me moquant.
-Oh, tu peux parler ! - Claire s'est maintenant attaquée aux olives - Au moins, moi, je ne considère pas le fait de passe sa vie dans une morgue comme un métier d'avenir.
L'une des nos occupations préférées, à Claire et moi, est de nous titiller joyeusement sur nos métiers respectifs. Claire est particulièrement habile à cet exercice, qui finit souvent en crises de rire. Mais je ne suis pas en reste et les déboires de Claire avec ses personnages ou son intrigue restent une source de discussions intarissables. De plus, Claire écrivant sur les aventures de la détective Geneviève Coleman, mes connaissances médico-légales lui sont parfois bien utiles.
-Tu sais que j'ai croisé Nathan dans la rue, hier ?, dis-je à Claire.
-Vraiment ?, demanda-t-elle en se penchant, l'air très intéressé.
Nathan est l'amie du frère de Claire, dont elle est secrètement amoureuse depuis un bon bout de temps !
-Oui, je sortais pour ma pause déjeuner quand je suis tombée sur lui.
-Et, il (je sais très bien ce que Claire a derrière la tête, même si elle fait semblant d'hésiter) t'a parlé de moi ? Je veux dire, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus, depuis Noël chez Bob.
-Eh bien...
Claire est à présent pendue à mes lèvres.
-Il m'a dit de te passer le bonjour et...
Les joues de Claire sont en train de se colorer d'un joli rose soutenu.
-Et il se demandait s'il pouvait passer vendredi prochain. Je lui ai dit qu'il n'y avait aucun problème.
Claire me regarde fixement, comme si elle s'inquiétait de ma santé mentale.
-Tu es au courant, dit-elle enfin, qu'on s'était dit "pas de garçons" pour les soirées du vendredi ?
-Oui, mais on peut bien faire une exception.
Je hausse les épaules. Claire soupire et imite mon haussement d'épaules.
-Puisque c'est comme ça, dit-elle en sortant son téléphone, je suppose que tu ne vois pas d'inconvénient à ce que j'invite ce charmant Charlie ?
-Non, arrête !
J'essaie de lui prendre le portable des mains, mais impossible.
-Trop tard !, sourit Claire. Allô, Charlie ?
Charlie est dans le même cours que moi, je le trouve sympathique... Bon d'accord, il est mignon et je n'ai jamais osé lui parler. Mais ça ne devrait pas tarder à s'arranger, vu comment Claire a pris les choses en main.
-Bon, dis-je une fois que Claire a raccroché. Finalement...
-Finalement, Charlie vient, Nathan vient et vendredi prochain s'annonce...
-Enthousiasmant !
-Épatant !
-Charmant !
-Formidable !
-Sexy !
-Fantastique!
-Remarquable !
Claire approuve et lève son verre.
-Santé !
-Santé !
Et nous éclatons de rire.
River (Ibeyi)
A bientôt !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire