dimanche 27 mars 2016

Les rêveries du dimanche #12

Bonjour !

Tous les dimanches, nouvelle publication d'un récit (en langue française) d'un jeune romancier français, ou plutôt une jeune romancière française puisqu'il s'agit de moi : Zoé Herzine Hoibian-Labonne.
Je vous rappelle que j'ai 16 ans, que je suis instruite en famille pour le moment depuis 10 ans et que j'ai pour passion la lecture et l'écriture. Me voici donc apprentie écrivain de langue française. Vous pourrez me lire chaque dimanche dans mon récit de jeune romancier français en herbe !

Voici donc les rêveries du dimanche #12 !




Un jour d'hiver




Il ne fait pas beau. Des nuages gris plafonnent le ciel. Il fait froid. Les berges du lac sont toutes recouvertes de mousse, à l'exception de la petite plage de cailloux et de graviers sur laquelle je me tiens. Le lac en lui-même est sombre, presque noir. Malgré le vent coriace qui le fait clapoter à environ un mètre de mes baskets, j'ai l'impression que son eau est gluante, visqueuse. Il n'y a pas un oiseau dans le ciel. Pour être honnête, aujourd'hui l'endroit est assez sinistre, mais je préfère largement ça à l'ambiance plombée de Lacombe. Amélie et Hugo se boudent depuis plus d'une semaine et on ne peut plus adresser la parole à l'un sans que l'autre en prennent ombrage.

Mon nom est Hannah et je vis à Lacombe où j'étudie la poésie. J'ai vingt-trois ans et j'y suis rentrée il y a deux ans, en même temps que mon ami Basile. C'est à  que nous avons rencontré Hugo et Emilie. Enfin, non. Au départ, nous avions surtout sympathisé avec Hugo, qui suivait le même cours que nous. Ce n'est que quand Hugo est tombé amoureux d'Amélie qu'elle est devenue le quatrième membre de notre petit groupe. Depuis, nous passons le plus clair de notre temps à discuter de tout et de rien, sans oublier de s'échanger nos notes de cours.
Mais il y a environ une semaine, Amélie et Hugo se sont disputés à propos de je ne sais plus quel stupide histoire de rimes et de sonnets ; et depuis, ils refusent formellement de se parler. Ça commence sérieusement à m'agacer, alors ce matin, j'ai emprunté la voiture de Basile et je suis venue jusqu'au lac.
Il fait froid, il ne fait pas beau, le brouillard couvre les trois-quarts du lac, mais je m'en fiche : j'ai besoin d'être seule. Ce n'est peut-être aussi pas très gentil pour Basile, qui en a sûrement autant besoin que moi.
Pourtant, après être restée dix bonnes minutes à regarder les vaguelettes poussées par le vent, j'entends un bruit de moteur familier. C'est la moto d'Amélie. Mais au lieu de l'épaisse chevelure blonde d'Amélie, c'est la tignasse rousse de Basile que je vois apparaître au bout de chemin.
-Tu as pris la moto d'Amélie, dis-je une fois qu'il est à ma hauteur.
-Quelqu'un a pris ma voiture, dit-il tranquillement.
Je souris sans savoir quoi dire.
-Le lac est d'une beauté morbide, ce soir, énonce-t-il après un silence.
-Espèce de romantique à la manque, dis-je doucement.
Le rire de Basile résonne sur le lac, tandis que je sens sa main se glisser dans la mienne.


Slow it Down (Amy MacDonald)



A bientôt !

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